Le contrôle. C'est ce qu'il y a de plus important.

Ce matin, je me suis réveillée à 7 heures. C'est l'heure à laquelle, idéalement, je devrais me lever et commencer mon programme minceur - j'ai d'ailleurs mis par écrit la liste détaillée de mes exercices, en janvier. Je viens de finir de passer le bac, je suis enfin en vacances. Du coup, ce matin, j'ai eu la flemme. Je ne me suis pas levée avant 10 heures.

Et puis, à 10 heures, j'ai regardé des photos de Bella Thorne.

Allez, une petite pour la route.

 

 

À vrai dire, après une demi heure passée à admirer ses courbes parfaites - que certains définiront comme trop maigre, mais sincèrement, je m'en fiche, pour moi elles sont parfaites - je me suis sentie découragée, évidemment, molle-flasque-grosse-moche etc. Difficile de faire autrement à coté d'elle, non ?

Et puis, le vent a tourné.

J'ai décidé que je pouvais être comme elle, moi aussi. Pas maintenant, pas exactement non plus. Mais je n'ai pas le droit de déprimer devant ses photos avant d'avoir tout essayer pour me rapprocher au mieux de ce corps de rêve.

Du coup, j'ai fait mes petits exercices du matin.

C'est le deuxième jour. J'ai recommencé hier matin. Pour me motiver, j'ai décidé de tenir le rythme jusqu'à mercredi prochain, pour commencer. Si je vois que ça fonctionne, que je perds du poids, je continuerai jusqu'à une prochaine date.

Tout est une question d'effort, de régularité, de contrôle.

Je suis allée dire bonjour à ma mère, parce qu'il faut bien sortir de sa chambre un jour ou l'autre. J'ai décidé de me faire un thé pour le petit déjeuner. J'avais faim, et peur de succomber à la tentation numéro 1.

C'est-à-dire manger. Juste au cas où.

J'ai ouvert le frigo, et me suis forcée à baisser les yeux pour ne pas affronter directement ceux du gâteau au chocolat acheté hier. Et sur les nems de hier soir, délaissés sur l'assiette. Et sur cette baguette croustillante, ces morceaux de fromage crémeux.

Dommage qu'on ne puisse pas baisser les narines aussi.

J'ai failli me laisser distraire et rafler un petit bout par ci, un autre bout par là.

Mais je le répète : j'ai décidé de me maîtriser.

C'est difficile au début. J'étais trop faible, avant. Je l'ai été beaucoup trop souvent, d'ailleurs. Alors maintenant, ça suffit. Ce n'est pas un bout de gâteau qui va me faire perdre toute motivation.

Contrôle. Restriction. Effort. Ces mots là sont difficiles à entendre, à mettre en application.

Mais ceux qui viennent après sont si doux...

Courage. Résistance. Réussite. Satisfaction. Estime de soi.

Minceur.

Je ne serais pas cette loque immonde qui se plaint sans arrêt d'être trop grosse, sans jamais rien faire pour que cela change. Affalée dans le canapé. À se goinfrer. Et n'ayant même plus la force d'aller tout rejeter dans la salle de bain.

"De toute façon, la baignoire est bouchée".

Oui. Mais pas moi.

Moi, je vais réussir. Et un jour même, je retrouverai un train de vie normal, et assez de confiance en moi pour prendre soin de mon corps. Correctement.

Ou juste normalement.

J'y arriverai bordel !

Retour à l'accueil