De bonnes résolutions (encore)

Je suis de nature assez pudique. À la plage, je reste en maillot le moins longtemps possible. Paf, j'enlève ma robe, je cours dans l'eau, c'est bon, je suis camouflée. Lorsqu'il faut sortir de l'eau, je m'arrange pour marcher très vite, et si possible cachée derrière quelqu'un. Puis je me rhabille à la va-vite.

Je suis même gênée devant ma mère, quand elle entre dans la salle de bain alors que je prends ma douche, par exemple.

Au fil du temps je me suis rendue compte que ce qui me posait problème, c'était mon physique. Ou plutôt, la façon dont je me voyais. J'ai une très forte tendance à me trouver moins jolie, pas assez mince, trop flasque, trop blanche, trop nulle... Je suis sûre que beaucoup me comprendront.

Ces temps-ci, ça va mieux. Enfin, ça va mieux. Des hauts et des bas. Des contradictions, surtout.

Je sais que j'ai perdu du poids, mais je ne me trouve jamais assez bien.

Parce que je vois tous les détails. Le gras du bras, le gras du bidou, le gras sur les cuisses, celui du menton... Je sais pertinemment que ces parties grassouillettes ne le sont pas réellement. En tout cas, beaucoup moins qu'avant. J'ai aussi du mal à voir mon corps dans son ensemble. Quand je croise un miroir, je vais soulever mon tee-shirt pour examiner mon ventre, le tâter - et généralement, le condamner parce que "beurk, il est flasque".

Et c'est comme ça pour chaque partie de mon corps. Depuis ma plus tendre enfance.

Mais j'en ai marre de tout ça.

Marre de devoir me forcer à sourire à mon reflet pour ne pas pleurer devant.

Marre de ressentir plus de dégoût que de bienveillance pour mon pauvre corps.

Marre de culpabiliser en mangeant du pain, des pâtes, ou quoi que soit d'autre qu'une pomme ou du thé vert.

Marre de me sentir obligée de manger trop pour vomir plus.

Je veux m'aimer, bordel de merde.

Je suis belle. J'ai une jolie petite bouille. Des yeux en amande que tout le monde m'envie. Un sourire pétillant, et de ravissantes fossettes autour. Mes jambes ne sont pas bien grandes, mais elles sont agréables à regarder. Mon ventre n'est peut-être pas extra plat, mais ma taille est fine, marquée, et mes hanches s'harmonisent parfaitement avec mes épaules.

Il faut que j'apprenne à m'aimer. À croire en moi. Parce que personne d'autres ne le fera à ma place.

Je suis d'un naturel optimiste et euphorique. Je souris tout le temps. Je suis déterminée et plutôt marrante.

Les brimades, les conneries, la peur de rater, le mutisme, la léthargie, la déprime... Eh bien c'est fini. Oh, je sais que ça ne va pas être fastoche dans la poche tout de suite. Je ne vais pas non plus arrêter la Méthode du Vomi dès la publication de cet article.

Mais j'ai l'espoir, ce soir, d'un renouveau.

Le plus important, c'est la motivation.

Peu importe le temps que ça prendra : ça marchera. Je veux encore mincir, parce que je ne m'accepte pas encore tout à fait . Mais pour atteindre ce but, je dois :

- faire du sport

- manger sain

Pour l'un et l'autre, c'est simple.

Sport :

- ne pas rester toute la journée devant l'ordi à me lamenter sur la laideur de mes bourrelets imaginaires

- me souvenir que chaque action comte. Monter les escaliers en courant compte autant qu'enchaîner trois séries de vingts squats

Manger :

- ne pas ingérer deux boites de gâteaux pour me "faire plaisir" pour ensuite aller vomir le tout

- manger des choses que je n'aurai pas honte de garder dans mon corps ; légumes, fruits, oeufs durs.

Mon but, pour l'instant, est de retrouver de bonnes habitudes alimentaires + physiques.

Je perdrai beaucoup plus de poids en mangeant de la salade qu'en vomissant des sucreries.

Et puis, bouger, marcher, faire des squats, tout ça sera forcément bénéfique.

Il est temps de commencer à vivre.

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