Je sais que je vais le faire. Peu importe les conséquences, les risques éventuels, le bruit, la proximité parentale. Je sais que je vais le faire, parce que je n'ai pas le choix.

Je suis généralement assez calme. Tout est déjà fixé. Il n'y a aucun contrôle possible. J'ai certes bien l'impression de tout contrôler, mais ce n'est qu'une illusion.

En même temps, ça me soulage. C'est un soulagement honteux, inavouable, et je ne tiens pas à ce que quelqu'un le découvre un jour. Mais c'est mon soulagement à moi toute seule. Ma petite bulle d'air, mon secret. J'ai toujours aimé avoir des secrets. Avec eux, on arrive à prendre ses distances avec les autres. J'ai toujours aimé prendre mes distances.

Quand je commence à paniquer, je me dis que c'est justement ça qui est génial : quoi que l'on puisse dire ou faire, personne ne saura jamais ce qu'il se passe réellement dans ma tête. Je pense exactement ce que je veux penser, et je suis libre de raconter ce que je veux raconter. On peut me croire ou non. On peut choisir de me croire ou me forcer à avouer. Mais on ne peut jamais vraiment être sûr de ce que je raconte. Si ?

Non. Bien sur que non.

J'ai toujours aimé les secrets, parce qu'avec ça, je peux être seule avec moi même. Personne ne saura jamais. C'est tout ce qui compte.

Et même s'ils savent, ils ne sauront pas pourquoi.

De toute façon, je ne le sais pas moi même.

J'ai toujours cru au destin.

Laissez moi vomir en paix maintenant.

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